Association des
Étudiants en
sidence du
Campus de l’
Université de
Montréal
2350 Édouard-Montpetit H3T 1J4 Montréal, QC

Montréal, le 28 mai 2000




La direction des Services Auxiliaires de l'Université de Montréal a initialement annoncé le projet de rénovation des résidences à l'exécutif de l'Aercum au cours de l'été 1999, lequel en a présenté les grandes lignes à ses membres lors d'une assemblée générale en septembre 1999.


En premier lieu, la direction caressait le projet de transformer le café et la salle de jeux du 7e étage en cuisines et salles à manger. Suite à cet aménagement, il aurait été interdit de faire la cuisine dans les chambres et les salons, ceci dans le but selon la direction de soulager le système électrique inadéquat aux besoins modernes. En second lieu, l'administration désirait augmenter le loyer de 25% à 36 % avant même que les rénovations ne soient complétées. Il était également prévu de construire une troisième toilette à l'extrémité de chaque corridor des tours mixtes afin de satisfaire l'industrie touristique, dont les Résidences tirent de gros revenus l'été, ainsi que de procéder à un changement de l'aménagement mobilier des chambres et des salons.


Dès cette annonce, le volet cuisines a soulevé un tollé général. Il serait en effet peu réaliste pour les résidents de se déplacer au rez-de-chaussée pour faire la cuisine, alors qu'il faut descendre jusqu'à 12 étages dans des ascenseurs d'une fiabilité douteuse déjà surchargés matins et soirs. Cette proposition ne répondait d'aucune façon aux besoins des résidents, comme ceux-ci l'ont d'ailleurs exprimé au cours d'un sondage effectué par l'Aercum au printemps 2000, dans lequel 89% des répondants se sont exprimés contre cet aspect du projet, et mandataient par ailleurs explicitement l'Aercum pour négocier en leur nom tous les détails du projet. De plus, la construction des cuisines aurait entraîné la destruction du café de l'Aercum, en violation directe du Protocole d'entente concernant l'attribution, l'utilisation et l'exploitation de salons étudiants sur le campus de l'Université de Montréal, signé par l'Université. Le café se trouvant à être le coeur de la vie en résidence, sa destruction nuirait fortement à la qualité et au mode de vie des résidents.


L'augmentation abrupte du loyer a également déplu à tous, car il n'était pas justifié d'augmenter le loyer de façon aussi brusque avant que les rénovations n'aient été complétées. Par ailleurs, nous estimons que les résidents permanents n'ont pas à contribuer financièrement à la construction des toilettes additionnelles. Il n'y a pas de pénurie et ces installations ne répondent qu'aux normes de l'industrie touristiques, et non aux besoins des étudiants pour lesquels les résidences ont été construites. De plus, nous pouvons constater que les résidences ont finalement ajouté deux petites douches au bout de chaque aile sans consulter personne, démolissant du même coup la seule grande douche de chaque étage pourtant fort populaire.


Devant la menace de ce projet, l'Aercum a entamé des négociations avec l'administration et examiné la légalité de certaines clauses du projet. Devant leur refus de négocier, l'association a tenté de pousser les négociations un cran plus haut chez le directeur des Services Auxiliaires, M. Réjean Duval, sans plus de résultats. Suite à ces échecs, l'Aercum a présenté son point de vue à la Faecum, à l'Aep et à l'Aehec, qui ont toutes trois donné leur appui aux résidents dans leur lutte.


En janvier 2000 l'Aercum a produit un document très étoffé contenant ses doléances précises sur le projet, ses SOLUTIONS DE RECHANGE, deux sondages qu'elle a effectués auprès de 512 et 82 répondants respectivement, une pétition de 906 noms, et plusieurs autres documents pertinents. Ce document, combiné à l'appui de taille des autres associations étudiantes, n'a pourtant permis que d'obtenir au cours du printemps 2000, un entretien avec le vice-recteur adjoint aux ressources humaines, monsieur Jacques Gravel. Les seuls résultats tangibles de cette rencontre furent d'une part l'abandon de la construction des cuisines aux rez-de-chaussée des tours mixtes (conformément au protocole sur les cafés déjà signé par l'université) et d'autre part que la hausse de loyer soit reportée à l'année suivante (conformément à la loi).


Malgré les points encore en litige, un accord est ensuite intervenu entre les représentants de l'Aercum et la direction sur le déroulement des travaux eux-mêmes. Celui-ci prévoyait de débuter les travaux le 15 mai 2000, date acceptable à laquelle tous les étudiants réguliers au baccalauréat auraient terminé leurs examens. Les résidents auraient temporairement déménagé pendant au plus une semaine (un étage plus haut ou plus bas), le temps que les travaux soient complétés sur leurs étages respectifs, et auraient ensuite réintégré leur chambres rénovées. Pendant ce temps, l'administration des résidences distribuait les formulaires usuels de prolongement de bail pour l'été et de renouvellement de bail pour la session d'automne 2000. En date butoir du 30 mars, les résidents ont donc renouvelé leur bail selon le processus en vigueur les années précédentes, et tous s'attendaient à obtenir la chambre qu'ils avaient spécifiée dans les formulaires une fois l'été ou l'automne venu, malgré la présence des travaux.


Malheureusement, ce plan ne tarda pas à être modifié unilatéralement. Plutôt que de déménager quelques étages à la fois pendant la période des travaux, la direction a décidé de vider entièrement la tour Ouest de ses occupants permanents pour tout l'été. On peut certes vivre dans ses boîtes pendant une semaine, mais pas pour quatre mois ! Il faut tout déménager. Le changement de numéro de téléphone est particulièrement problématique pour ceux (presque tous) qui sont en recherche d'emploi à cette période. Un article du code civil dicte pourtant que le locateur doit aviser un locataire au moins trois mois à l'avance d'une évacuation d'une durée supérieure à une semaine.


L'administration a tenté de relocaliser les résidents de la tour Ouest dans la tour Est pour la période estivale, venant ainsi s'ajouter aux résidents du 2442 et de l'annexe qui, pour faire place aux touristes, déménagent chaque été dans la tour est. L'annonce de déménagement forcé est parvenue aux résidents le 21 avril en plein milieu de leur période d'examen, 4 jours ouvrables avant les premiers déménagements. C'était un acte de mauvaise foi évident, puisqu'il tombait au moment où les résidents et leurs représentants étaient le moins à même de se défendre : en période d'examen. De plus, l'Aercum changeait d'exécutif le 26 avril.


L'annonce de déménagement forcé comprenait des dates butoirs : du 1er au 4 mai 2000, selon l'étage. Mme McKay a affirmé à plusieurs résidents qu'elle ne s'était pas informée des dates d'examens des différentes facultés. Ces dates de déménagement tombait malheureusement en pleine période d'examens pour les étudiants des HEC, laquelle se déroulait du 27 avril au 9 mai 2000. (Les facultés de médecine et de pharmacie n'avaient pas terminé non plus, et l'École Polytechnique finissait la veille). Malgré les promesses d'arrangements de la direction, plusieurs résidents étudiant aux HEC ont eu à subir ce déménagement pendant une période où toutes leurs énergies auraient du être consacrées à l'étude, ce qui a eu dans plusieurs cas un impact catastrophique sur leur rendement académique. La situation est également frustrante pour les gens qui prévoyaient déménager en appartement le premier juillet. Ceux-ci auront donc à subir deux déménagements majeurs consécutifs au cours de l'été.


Confrontés aux faits, la plupart des résidents de la tour Ouest se sont vus attribuer des chambres libres dans la tour est. Par contre, sous l'affluence d'étudiants en provenance de la tour Ouest, du 2442 et de l'annexe, la tour est s'est retrouvée saturée. Après la tour Ouest, des résidents de la tour Est ont commencé à être évincés. Il est incroyable que l'administration d'une université n'ait pu calculer que la somme des gens des deux tours et des annexes dépasserait la capacité d'accueil de la tour est. Certains individus, des deux sexes ont donc été transférés à la tour Thérèse-Casgrain pendant l'été, ce qui dans bien des cas ne plaira pas à la clientèle exclusivement féminine de ce pavillon.


L'administration des résidences a ordonné un déménagement précipité sans pour autant mettre les ressources nécessaires à la disposition des résidents. Les résultats furent un personnel débordé et énervé à la réception, de nombreuses erreurs administratives quant à l'attribution des chambres, un manque de chariots disponibles pour le déménagement, un ascenseur tombant continuellement en panne dans la tour Est et un autre en réparation dans la tour Ouest, le ménage de certaines chambres effectué après les dates butoirs du 1er au 4 mai, des personnes assignées dans une chambre encore occupée et finalement une ambiance chaotique où régnait confusion et frustration.


La nouvelle réglementation


Malheureusement, les aberrations provoquées par l'administration ne s'arrêtent pas là. Le communiqué de relocalisation précipitée du 21 avril comportait également les nouveaux règlements qui s'appliqueraient aux chambres rénovées. Les résidences exigeaient que les résidents de la tour Ouest signent un contrat d'adhésion aux nouveaux règlements, sans quoi ils seraient relocalisés de façon permanente dans la tour est. Pourtant, ces mêmes résidents avaient pour la plupart déjà renouvelé leur bail dans tour Ouest. Les actuels et futurs résidents de la tour Ouest devaient donc bien malgré eux se soumettre à la nouvelle réglementation sous la menace de relocalisation permanente. La rage au coeur, l'exécutif de l'Aercum conseilla à ses membres de signer ce document malgré tout, puisque dans plusieurs cas ils ne seraient pas présents l'été pour défendre leur droits, et pour ne pas qu'ils aient à vivre un stress supplémentaire pouvant compromettre leur période d'examen.


Selon cette nouvelle réglementation, il serait désormais interdit d'afficher sur les murs et la porte de la chambre, et encore moins dans les couloirs et les salons. Aucun cadres, tablettes ou autres dispositifs ne pourraient être fixés aux murs. Les chambres et les salons seraient peinturés d'une couleur uniforme et il serait interdit de les repeindre d'une autre couleur, malgré le fait que les résidents eux-mêmes soient prêts à en débourser les frais. Cela revient donc à dire que l'administration interdirait aux résidents de personnaliser leurs chambres ou, d'un commun accord, leurs étages respectifs. Ce point déplaît aux résidents presque sans exception. Ceux-ci allèguent que l'absence de personnalisation risque de créer une ambiance de vie très morne sur les étages, digne d'un hôpital, voire même d'un auspice, d'autant plus que certains salons avaient été ornés d'oeuvres d'art de grande qualité.


De plus, il serait interdit aux résidents d'enlever le lit de leur chambre. Par le passé, plusieurs résidents débrouillards ont fait enlever le lit de leur chambre afin d'en optimiser l'utilisation, puisqu'ils ne disposent que d'un espace de 9 mètres carrés. Certains ont remplacé leur lit par un futon plus confortable ou un par lit surélevé comportant un espace en dessous pour y créer un lieu de travail ou y faire du rangement. Avec le nouvel aménagement du mobilier dans les chambres rénovées, cette pratique serait interdite. Ces résidents trop débrouillards au goût de l'administration (mais dont les photos de chambre figurent toujours sur le site web des résidences en date du 28/5/2000) seraient donc contraints soit de se débarrasser de leur mobilier, soit de déménager dans la tour est. Cette dernière solution n'est que temporaire, car la tour est sera rénovée de la même façon que la tour Ouest au cours de l'été 2001, et les mêmes règlements s'y appliqueront.


C'est d'autant plus révoltant qu'il est reconnu que le nouveau mobilier dans les chambres rénovées est mal adapté aux besoins de la majorité des étudiants. C'est la conclusion pratiquement unanime que les visiteurs des chambres prototypes situées au 14e étage de la tour Ouest ont exprimé. Le nouveau mobilier est certes très esthétique, mais l'aménagement ressemble davantage à celui d'une chambre d'hôtel qu'à une résidence étudiante. Il manque cruellement d'espace sur la table de travail si l'usager possède un ordinateur, et la disposition du nouveau mobilier empêche d'ajouter une table de travail supplémentaire. De plus pour diverses raisons, la disposition du lit ne fait guère l'unanimité.


Par ailleurs, le 14e étage de la tour Ouest comportait, en addition aux chambres prototypes, un nouveau revêtement dans le couloir. Anciennement, la plancher de tous les étages était revêtu de tapis, dans les chambres, les couloirs et dans les salons. Considérant que ce tapis est une source de poussières et de malpropreté, et parce qu'elle croit qu'il en coûtera moins cher d'entretien l'administration a pris la décision de le remplacer par des tuiles, dont ils ont fait l'essai dans un des deux couloirs du 14e étage. Les résidents dont la chambre était située dans ce corridor sont unanimes : le nouveau revêtement est extrêmement bruyant et cause de l'écho dans le couloir. De plus, sans tapis pour absorber l'eau et les saletés dégoûtant des bottes et des souliers des usagers, le nouveau revêtement se trouve également à être une source de malpropreté, surtout en hiver. Les résidents du 14e étage de la tour Ouest ont donc signé une pétition demandant à la direction de rectifier la situation dans les plus brefs délais, pétition remise à la direction au cours du mois de mars 2000. Non seulement cette pétition n'a pas été entendue, mais la direction a décidé d'installer lesdites tuiles sur tous les étages, dans le salon, corridor et les chambres de la tour Ouest. Selon une source non officielle provenant des services ménager Roy, chargés d'effectuer l'entretien ménager sur les étages, les tuiles choisies ne résisteront pas au calcium qui s'y déposera l'hiver. L'usage de ces tuiles risque donc d'être coûteuse en plus de générer un nombre impressionnant de plaintes concernant le bruit dans les couloirs.


Un autre point très controversé des nouveaux règlements est l'obligation par les résidents occupant des chambres rénovées de louer leur frigo au coût de 9$ par mois. Un nombre non négligeable de résidents possèdent actuellement leur propre frigo et n'auraient aucun besoin de le louer aux Résidences. Il semble cette fois qu'ils n'auront guère le choix car l'administration des Résidences entend interdire d'enlever le réfrigérateur, et ceux qui ne désirent pas le louer se verraient simplement cadenasser la porte dudit frigo, les empêchant donc de facto d'utiliser le leur.


Quant à l'interdiction aux occupants de personnaliser leur chambre, la direction la justifie par une politique globale d'"uniformisation". Toutes les chambres devraient, selon cette logique, être identiques avec les mêmes murs et sans décoration et comporter la même disposition de mobilier. De même façon, chaque salon devrait être identique, malgré la vocation évidente des salons d'être un lieu de socialisation. L'administration fut par contre incapable de fournir une justification financière à la politique d'uniformisation elle-même.


Cette politique est inconciliable avec l'établissement d'une communauté universitaire qui semble pourtant chère à aux recteurs de nos trois universités. Les gens devraient pouvoir se sentir chez eux et les résidences devraient favoriser les contacts entre les résidents. Même au niveau gestion, cette politique est nuisible et contre toute logique. Assumant (ce qui selon nous n'est pas le cas) que le service des résidences ait trouvé l'agencement FIXE de chambre "idéal" pour le plus grand pourcentage des résidents (disons 40%), leur solution "one size fits all" ne battra jamais la solution flexible équivalente : 40% + x% de gens adaptant leur chambre. Une myriade de solutions peu coûteuses peuvent être implantées : garder suffisamment d'espace à côté de l'évier pour mettre l'armoire en arrière de la porte si désiré, installer des rails de tablettes sur tous les murs libres, sur lesquels les étudiants pourraient, s'ils le désirent, placer des tablettes à leur guise, etc. Nous pensons que le nouveau lit est certes une amélioration sur l'ancien, mais les résidences devraient continuer à permettre aux gens de remplacer leur lit par un futon ou un lit surélevé.


L'attitude de la direction


Le nouvel exécutif de l'Aercum 2000-2001 fut donc confronté, dès son entrée en mandat, à des problèmes de taille. L'Aercum est donc retournée chercher le support de l'Aehec, dont les membres étaient les plus directement et immédiatement affectés par ces travaux en raison de leur période d'examen. La situation a également provoqué la colère du directeur des services aux étudiants des HEC qui a promi que les choses n'en resteraient pas là. Certains problèmes de communication ont malheureusement retardé l'appui sans équivoque de la Faecum, mais l'Aep et l'Aehec et la Faecum nous ont confirmé leur coopération.


Devant ce manque de support et le refus de négocier de la direction, il a été décidé de laisser les résidents effectuer eux-mêmes des plaintes au bureau de monsieur Lebel, secrétaire général de la Faecum ainsi qu'à celui de M. Michel Trahan, vice-recteur exécutif de l'Université de Montréal. Suite à ces moyens de pression, celui-ci demanda à M. Réjean Duval de régler le problème, ce que monsieur Duval délégua à Mme Lyne McKay, directrice des Résidences.


Suite à un premier entretien avec madame McKay, où l'administration semblait raisonnablement ouverte, l'Aercum présenta une proposition de règlement correspondant aux demandes minimales des résidents (fournie en annexe), dans laquelle nous reculions sur des points importants dont les lits et les réfrigérateurs, dans l'espoir d'un règlement à l'amiable. La totalité de ces propositions furent rejetées dans un second entretien par monsieur Duval lui-même, malgré le risque pris de bonne fois par l'Aercum pour tenter de régler le différend.


L'attitude de monsieur Duval est demeurée la même tout au long de chaque négociation qui fut tentée avec lui : les résidents et leur association n'ont pas à s'immiscer dans l'orientation et la gestion des résidences. Il affirma même au président de l'Aercum de l'époque M. Marc Gaulin que l'opinion des résidents ne serait qu'entendue et ne ferait aucune différence. Nous lui avons récemment posé la question suivante: "À la lumière de l'attitude que vous nous avez exposée, quelles autres options avons nous, excepté des moyens de pression et des recours judiciaires, pour influencer les orientations du service des résidences ?" Celui-ci fut dans l'impossibilité de nous répondre. Son refus de négocier d'égal à égal nous inquiète au plus haut point, puisque nous sommes présentement forcés d'abandonner notre mandat ou encore de nous engager dans une bataille juridique, médiatique et administrative qui détériorera la crédibilité et les finances de l'Université comme de l'Aercum. Nous croyons que cette dynamique de rapport de force est improductive et dépassée, mais nous n'avons guère le choix.


Nous avons sur le fonds de nos arguments l'appui de la plus importante association étudiante et des services aux étudiants de chacune des trois universités concernées. Jusqu'où devrons nous aller pour que le service des résidences change d'attitude et commencent à tenir compte de l'opinion de ses étudiants, comme dans d'autres universités où l'administration consulte massivement l'association des résidents, voire lui délègue la gestion d'une bonne partie des installations communes. L'exemple de l'Université de Sherbrooke est éloquent. Que faudra-t-il pour que l'administration des résidences consulte et fasse participer les étudiants à son administration, pour le bien de tous, conformément à l'article 1 de la charte de l'Université de Montréal :


"Attendu que l'université reconnaît à ses membres les libertés de conscience, d'enseignement et de recherche inhérente à une institution universitaire de caractère public, et qu'elle désire faire participer à son administration ses professeurs, ses étudiants et ses diplômés."


Les arguments de monsieur Duval concernant la justification de sa politique d'"uniformisation" des résidences restent d'ailleurs plutôt flous. Selon l'administration actuelle, le mécontentement actuel est un mythe inventé par l'Aercum, et les résidents sont en général heureux de la nouvelle réglementation et du nouvel aménagement des chambres et des étages. Les administrateurs n'ont pourtant jamais eu de conversation avec les résidents afin de connaître leurs points de vue sur le sujet. Il est même possible que certains d'entre eux n'aient jamais mis les pieds sur un étage où les résidents s'y trouvent. Mme McKay a d'ailleurs refusé de venir habiter à nos frais sur un étage pour une semaine. Ils n'ont manifestement aucune idée du mode de vie des résidents et de leur vie sociale.


Les nouvelles chambres répondraient, selon la direction, aux besoins des étudiants. Le pouls des résidents, tel qu'indiqué par les sondages quantitatifs à large échantillonnage de l'Aercum, est pourtant tout autre. Mais les sondages quantitatifs sont tout simplement ignorés par la direction, car les conclusions qui s'en dégagent ne leur plaisent pas.


L'insulte se poursuit


Pour ajouter l'insulte à l'injure, il est rapidement devenu apparent vers la fin du mois d'avril 2000 que des touristes occuperaient les chambres rénovées suite à la fin des travaux, dès qu'un étage est prêt. Or, les résidents de la tour Ouest sont relocalisés dans la tour est jusqu'à la fin d'août 2000. Cela revient donc à dire que l'administration a forcé les résidents de la tour Ouest à déménager avec 4 jours ouvrables de préavis pour tout l'été en raison des travaux, et qu'une fois ces travaux complétés, les résidents réguliers étudiant à l'Université seraient maintenus à l'écart pendant un à trois mois afin que l'administration puisse louer les chambres ayant pourtant été attribuées aux résidents (par la procédure régulière de prolongement/renouvellement de bail) à des touristes. Ceci en soi est également une source de mécontentement général chez tous les résidents relocalisés de la tour Ouest.


Au cours de la fin de semaine du 5-6-7 mai, des résidents de la tour Ouest ont été pour la plupart expulsés de façon sauvage. Leurs chambres ont été vidées de leurs meubles et rideaux, souvent pendant leur absence et sans avertissement, au mépris de la loi. Certains de ces résidents attendaient simplement que la chambre que les résidences leur avait assignée dans la tour est se libère avant d'y déménager. D'autres étaient encore en examen (HEC). Plusieurs se sont retrouvés sans logis le soir venu et la direction ne daigna même pas leur en trouver un en guise de remplacement. Ces actes, qui ne sont pas une première aux résidences contreviennent à l'inviolabilité de la demeure et aux articles de la Régie du Logement.


L'insulte ultime vient sans doute du fait que suite à l'expulsion sauvage de ces résidents, des touristes ont été immédiatement logés sur certains étages de la tour Ouest. Les travaux de rénovation débutant d'abord sur les étages les plus bas (8-9-10), il a donc été possible pour l'administration de loger des touristes dans des chambres situées sur les étages supérieurs. La question que les résidents, visiblement excédés devant tant de manque de transparence et de mauvaise foi, se posent est la suivante : quel besoin y avait-il d'expulser tout le monde de façon sauvage si des touristes peuvent y loger ?


Conclusion


Manifestement, ces problèmes auraient été évités si l'administration s'était penchée sur le sort et les besoins des étudiants d'abord, et non sur ceux des touristes. De la bouche même de M. Duval, l'opinion des résidents permanents n'est que secondaire. Les grandes politiques technocrates des administrateurs semblent leur faire oublier que leurs postes existent pourtant dans un seul but : répondre aux besoins des étudiants de l'Université de Montréal. De plus, il semble que l'administration des résidences se considère au dessus des lois.


À la lumière de ces faits, nous demandons au rectorat de l'Université de Montréal de voir à ce que la situation soit rectifiée immédiatement :


-Que les résidents qui le désirent soient immédiatement réintégrés dans leur chambre légitime, ou dès que leur chambre est habitable si elle ne l'est plus, et que la suite des travaux se déroule selon l'accord conclu avec l'Aercum.

-Qu'un communiqué officiel soit publié annulant les nouveaux règlements de la tour Ouest, que les résidents aient ou non décidé de les signer sous pression

-Que les résidents soient compensés financièrement pour les désagréments subis et également pour le mépris de la loi dont ont fait preuve les résidences.

-Que l'administration des résidences change son attitude du tout au tout, consulte et fasse participer les étudiants à sa gestion et son orientation, et respecte et reconnaisse officiellement les représentants élus par les résidents comme leurs représentants.

-Que l'administration accepte toutes les demandes qui étaient contenues dans la proposition de règlement du 27 avril.

-Qu'à l'avenir l'administration respecte toutes les lois en vigueur dans la province de Québec.











Jean-François Turcotte Benoit Grégoire

Responsable de l'information Président

AERCUM AERCUM

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